"Jonctions" initié par l'artiste Denis Martinez est le temps fort de "Djazaïr à la Friche" dans le cadre de l'année de l'Algérie.
-Performance "Toulouile"
Autour d'un long poème de Zineb Laouejd. Sur le thème du "toulouile" ou Zaghrit (acclamations, Youyou) pratiqué a certaines occasions par les femmes en Algérie et dans tout le Maghreb. Il existe des Youyous de joie, de tristesse, de solidarité... La performance est basée sur des prises de sons en situation faites en amont, spacialisées et jouées en temps réel.
-Espace "Peinture et Ecritures"
Installation in situ de gravats, vestiges de civilisation et messages de colère, à laquelle répond une pièce électroacoustique sur la base de musiques populaires et de sons urbains et quotidiens. Réflexion sur tous les séismes et les traumatismes de l'Algérie comme fondements d'un art contemporain Algérien de la joie et de la douleur.
..."Plus loin, une installation de Martinez, évoquant les traumatismes de l’Algérie de ces dix dernières années : des décombres, des mannequins rappelant les femmes décapitées par les intégristes, des coupures de journaux, des panneaux sur lesquels on peut lire par exemple : " La fête quand même. Plonger les mains dans l’horreur. Hachurer d’hésitations la survie. Je mémorise ", et un accompagnement sonore de Julien Hô Kim. Témoignage des souffrances de l’artiste en exil. " On culpabilisait d’être là, protégé, et on voulait partager avec les amis qui étaient restés. " Dans les alcôves qui encerclent la salle, encore des références aux disparus avec le superbe poème de Zineb Laouedj, le Palmier, dédié à Alloula et à Youcef Sebti, une toile en souvenir de Tahar Djaout ou des images vidéo, paroles d’anonymes derrière un castelet décoré, reprenant cette ancienne pratique de " la fenêtre du vent ", du temps où les villages de Kabylie, en pleine émigration, se vidaient de leurs forces vives. Les femmes restées seules partaient à la recherche de lieux, dans les cimetières, entre deux rochers, pour communiquer avec celui qui était de l’autre côté de la mer. Une parole portée par le vent et qui n’aurait sans doute pas déplu à Joris Ivens. Il y a aussi des poupées - les aghondja (la louche, en berbère) - fabriquées par des enfants de Kabylie, un rituel païen printanier que Martinez poursuit avec des poupées géantes demandant la paix et une toile arc-en-ciel dont les traits débordent sur les murs"...
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