Firefly, film de Pierre Malphettes, produit par l'artiste, adn factory, le parc saint léger, centre d'art contemporain.- dv cam -son-37'
Musiques originales de Christophe Rodomisto et Eddy Godeberge
Communiqué de presse
Road Movie , l’exposition au Centre d’art du Parc Saint Léger, s’articule autour d’une seule et même expérience, un voyage au départ de Marseille jusqu’aux confins de l’Ecosse. À la fois moment de vie et matériau pour un projet artistique, le voyage donne lieu à une exposition conçue comme un paysage en soi, où film vidéo, photographies, sculptures, installation et peinture murale pourraient aisément s’identifier aux reliefs d’un paysage, avec ses cours d’eau, ses montagnes et ses plaines.
Flash Back : Printemps 2007, Pierre Malphettes équipe d’un caisson lumineux rose fuchsia l’arrière d’une Peugeot 504 pick-up. Accompagné d’un ami réalisateur, l’artiste part tourner avec cette voiture, tout à la fois véhicule, sculpture et personnage principal du film. Le véhicule transformé s’apparente à une enseigne urbaine dépouillée de son message publicitaire, qui s’échappe de la ville et de sa destinée commerciale pour s’émanciper dans le paysage. L’itinéraire, qui passe de la luminosité limpide de la Méditerranée aux brouillards et aux ciels chargés de l’Ecosse, permet de confronter le caisson monochrome aux lumières de la ville et à celles des campagnes, de glisser dans la nuit des zones industrielles pour atteindre au lever du soleil de vastes étendues vertes de pâturage.
Il va s’en dire que le voyage est un terrain de jeu artistique extrêmement balisé, un « genre » à part entière, avec ses codes, ses mythes et ses héros, qui imprègnent de leurs marques aussi bien le champ cinématographique, que celui de l’art (Land art) ou de la littérature (dont « Sur la route » de Kerouac serait un des emblèmes). Si le projet de Pierre Malphettes se démarque résolument de toute inscription directe dans le paysage chère aux artistes du Land Art, la question du « genre » est de celle qui le concerne. Son premier film vidéo, « le festin » (2003), —une vidéo cathartique et jubilatoire où le héros, un vaisselier de nos grands-mères, connaissait une mort certaine et spectaculaire,— prenait la tournure d’un film catastrophe. Son deuxième film « Firefly » est à la fois un road movie et son making of, une progression dans le paysage et dans le tournage, mais c’est aussi une quête, une quête sans but, à part celle d’exister dans le paysage, à part celle d’exister tout simplement d’ailleurs.
Si le voyage est le point nodal à partir duquel toute l’exposition s’organise, Pierre Malphettes a par la suite privilégié un processus de travail qui fait la part belle aux collaborations les plus diverses - un concepteur lumière, un réalisateur, une monteuse, un jardinier, des musiciens, un graphiste et une philosophe interviennent tour à tour dans une des étapes du projet.
Les voyageurs rêvent deux fois, avant et après leur voyage. Dans l’exposition, les lieux traversés seront littéralement « mis en œuvre » : ici un pylône, là des carrés de prairie, ailleurs une clôture à enjamber. « Road Movie » offre une traversée du paysage aussi bien mentale que physique, dont la réalité s’éclaire à la lumière de la fiction qu’il organise. Une traversée où s’organise «l’épanchement du songe dans la vie réelle »* .
* in "aurelia de Gérard de Nerval
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